Aux abois face aux résultats calamiteux des 7 premiers mois du SA 2019, Stéphane Beaudet, dans une interview de « La république de Seine et Marne » , accuse les voyageurs d’être responsables du cauchemar qu’ils vivent quotidiennement. Ou comment un politique se tire une balle dans le pied.
Problèmes dans les trains : « Les usagers ont eux-mêmes créé ce qu’ils vivent aujourd’hui »
De la part du vice-président en charge des transports à IDFMobilité (STIF) Stéphane Beaudet, ces propos provocateurs sont intolérables pour les usagers en colère.
Depuis le débranchement du sud de la ligne, les témoignages que les associations recueillent quotidiennement (associations « RERD Val de Seine », « Adumec » et « D- très insuffisant ») et dont il connait l’existence montrent que ce sont ses décisions en tant que VP d’IDFM qui aggravent la situation générale du RERD. Elles pénalisent injustement les transports quotidiens de 15 000 sacrifiés du sud de Juvisy, alors que les 600 000 autres, à qui le crime devait profiter, ne sont pas du tout convaincus d’aller mieux.
Stéphane Beaudet a toujours revendiqué son action « courageuse» assenant même le 22 mai 2019 en introduction du comité de la ligne D : « si c’était à refaire, je le referais ».
Il est un fait que depuis 7 mois, Stéphane Beaudet est sur le grill car les remontées des voyageurs sont exécrables et nous les lui rappelons à chaque réunion. Ce ne sont pas non plus les chiffres de la SNCF lors du comité de ligne qui peuvent le rassurer car il sait comme nous que le tableau idyllique brossé par Grégoire Forgeot d’Arc ( directeur de la ligne D et R) est loin de la réalité. Stéphane Beaudet espérait que « son plan révolutionnaire » allait fonctionner et réaliser ce que personne n’avait réussi avant : une amélioration de RERD.
Alors, bousculé dans ses certitudes, il balance les vrais responsables selon lui de son échec. En premier la SNCF bien sûr qu’il juge: » pas à la hauteur » mais uniquement sur l’information. On ne lui donnera pas tort sur ce point-là. Stéphane Beaudet lui-même a pêché par ignorance et naïveté avec SNCF Transilien sur le SA 2019. Et puis deuxième responsable et c’est une nouveauté dans son discours : Nous, vous, les usagers !
SB : « On a des particularités franciliennes. D’abord, les RER traversent Paris alors qu’ils n’ont pas été faits pour ça, au départ. Pour rappel, en 1994, ce sont les usagers du RER D qui ont demandé que les trains traversent Paris. Ils ont eux-mêmes créé ce qu’ils vivent aujourd’hui. »
SB : « 45 % des retards en Île de France sont liés aux voyageurs eux-mêmes. »
D’où tient-il ces affirmations et comment peut-il tenir des propos aussi choquants que cyniques?
En réalité l’origine de l’interconnexion remonte à 1989 comme l’indique wikipédia
extrait article Wikipédia : « Le 13 octobre 1989, Michel Rocard décide, face à l’urgence de la situation, de réaliser simultanément les deux projets Éole et Meteor en plus du projet d’interconnexion de la ligne D. »
En 1989, Stéphane Beaudet, 17 ans, s’inscrit au RPR, je pense qu’il était loin de se soucier de l’interconnexion du RERD.
Aujourd’hui, vice président à la région chargé des transports, élu, son dernier argument pour se sortir du bourbier est de rendre responsables les usagers du RERD de leur angoisse permanente en leur disant : c’est vous qui l’avez cherché, moi j’y suis pour rien!
SB : « La SNCF se retrouve face à des usagers qui donnent des informations sur Twitter et qui se targuent d’informer plus rapidement. Ils n’informent pas en réalité, sauf à dire que le train est arrêté. »
Cette affirmation encore une fois est injuste et méprisante car nombre de situations bloquées sans communication de la part de SNCF sont « gérées » par les usagers eux-mêmes et les associations sur twitter et Facebook. Nous pouvons en montrer des centaines. ex : le … l’électricité était coupée sur la ligne D, nous avons suggéré aux voyageurs de passer par le RERC pour changer à Juvisy. Nous dénonçons justement et travaillons sur le sujet de la communication de crise.
SB : « Par exemple, la semaine dernière, sur le RER D, il a fallu à peine trois minutes pour que les usagers ouvrent les portes et descendent sur les voies. Ça ne fait qu’empirer les choses. Sonnette d’alarme tirée sans raison ou colis abandonnés : 45 % des retards en Île de France sont liés aux voyageurs eux-mêmes. »
Non seulement cette affirmation n’engage que lui (car invérifiable) mais elle est sortie de son contexte (à cause de la canicule la température dans le RER atteignait 45°C) pour justifier un chiffre 45% de retard, par lequel il faudrait comprendre que finalement si personne n’oublie sa valise, ne tire de système d’alarme, ne bloque les portes ne monte dans le train, c’est mieux…
Nous avons eu droit à toutes sortes de promesses de sa part depuis deux ans et demi, vous allez voir ce que vous allez voir. Le changement de posture de Stéphane Beaudet en mode « justification » prouve que ses certidutes sont remises en cause. Serait-il victime de fatalisme?