Pourquoi garder en l’état le SA2019 alors qu’il n’y aura pas de Grand Stade de Rugby à Ris Orangis?

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Site du stade de rugby

Le 29 juin 2012, le site de Ris-Orangis était retenu par la FF de Rugby pour construire son futur Grand stade.

Celui-ci doit ouvrir en 2018.

Le projet de Grand Stade à Ris Orangis était certainement une belle idée pour revaloriser les territoires du Sud Essonne, et la ville de Courcouronnes, dont Stéphane Beaudet est déja maire, serait au premières loges.

Mais voilà, le problème de ce projet, c’était la faiblesse de sa desserte en transports en commun depuis Paris. En témoignent les contributions nombreuses et variées lors du remarquable débat public sur le projet qui s’est tenu du 7 nov 2013 au 21 fév 2014.

Notamment, la SNCF écrit :

Le besoin d’emport lié aux événements du stade de 82000 places s’avère très largement supérieur à ce que permet l’infrastructure d’aujourd’hui du RER D.

L’ampleur des travaux en cause et la nécessité de maintenir l’exploitation ne permettent pas d’envisager  une mise en service avant 2025 au mieux, ce qui est postérieur à l’échéance de 2018 actuellement envisagée pour l’ouverture du stade.

A partir de là, le lobbying pour une refonte de l’offre du RER D a commencé, avec pour plus fervents défenseurs 2 amis locaux : Manuel Valls et Stéphane Beaudet. Car ils le veulent ce stade, et ils vont trouver une solution pour régler le problème avant fin 2018.


La super idée de Valls, Beaudet et des porteurs du projet = le SA2019

 Extraits

Déclaration de Manuel Valls, Premier ministre, sur les chantiers prioritaires du Grand Paris, à Paris le 15 octobre 2015 :

« Nous voulons désormais améliorer le fonctionnement des lignes de RER – leurs deux millions d’usagers quotidiens savent à quel point c’est urgent. Je pense, en particulier, à la ligne D, qui couvre 190 kilomètres de rails, trois branches, huit départements et trois régions. Nous proposerons au STIF de simplifier le fonctionnement de ce RER, ce qui permettra d’améliorer sa régularité et de doubler sa fréquence sur les parties les plus fréquentées. Cette solution, nous devons la construire ensemble. Et rapidement. »

Sur le site de la FFR, on découvre le 24 juin 2016 que la solution a été trouvée :

« Enfin, dans le cadre du contrat d’intérêt national, la question des transports a également été abordée, avec l’annonce du doublement de la fréquence des trains RER D entre Paris, le Grand Stade et Evry, à partir de fin 2018, ainsi que la confirmation du Tram-train Massy-Evry qui desservira directement l’équipement. » 

 Valls le 24 juin 2016 :

« Un effort massif pour doter le territoire, en particulier l’Essonne, de transports performants et fiables » sera mis en oeuvre, a déclaré Manuel Valls. Ainsi, le CIN prévoit les modalités pour organiser le doublement du nombre de trains en direction et en provenance de Paris à l’heure de pointe sur le RED D, dès la fin 2018. Un renouvellement de l’ensemble des trains est également prévu à partir de 2020. »


On sait ce que cette idée est devenue.

Valls et Beaudet n’ont en rien oeuvré au bénéfice de la globalité des usagers du RER D Sud. Leur solution n’a rien d’un projet de transports!

C’est juste une grosse arnaque, un tour de passe-passe déguisé successivement en solution pour doubler sans perdre de temps la desserte de la gare du stade Orangis-Bois de l’Epine, puis en projet super urgent d’amélioration de la régularité.
En réalité, il y a une formule pour désigner cette manipulation : déshabiller Pierre pour habiller Paul…

Aujourd’hui, avec l’abandon du Grand stade, il est temps de parler vrai et d’oeuvrer au bénéfice de tous les transiliens dont la vie quotidienne dépend du RER D.

IDF Mobilités doit engager les actions qui seront les seules à permettre une amélioration globale du RER D digne de ce nom : il faut demander officiellement des sillons supplémentaires à RFF et faire établir l’avis de saturation.

Le VP d’IDF Mobilités Stéphane Beaudet doit accepter son erreur, et renoncer à engager la régression historique que représente le SA2019 pour les usagers.

Il est temps d’écouter les usagers, et d’être fidèle aux paroles prononcées autrefois, en 2013, quand il s’agissait d’éviter la relégation de la très grande couronne.

Lorsque c’est pour le bien de tous, pour la justice et la démocratie, faire marche arrière, ce n’est pas perdre la face. La vraie maturité et le vrai courage politiques sont là.

 

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